dimanche 16 mai 2010

L'INNOCENCE D'YVAN COLONNA : FAITS ET ARGUMENTS

Suite 1


II - LES TEMOIGNAGES

Aucun témoignage à charge contre Yvan Colonna ne tient, donc. En revanche, tous les autres lui sont entièrement favorables.

1 – Les témoins oculaires du crime :
Beaucoup de témoins ont remarqué quelque chose de suspect, le soir du 6 février 98 aux alentours du théâtre du Kallistè où avait lieu le concert auquel se rendait le préfet. Tous ces témoins ne parlent que de deux hommes à côté de Claude Erignac au moment de l'assassinat. Or, pour étayer leur accusation contre Yvan Colonna, les policiers ont besoin de trois hommes. C'est pourquoi ils survalorisent le seul témoignage qui parle de trois hommes, celui de Joseph Arrighi. Ce retraité des Renseignements Généraux rentre chez lui en marchant le long du cours Napoléon. De là où il est, il a entendu les coups de feu mais les pâtés de maisons l'ont empêché de voir l'assassinat. Il continue de marcher. Au niveau de la manufacture des tabacs, il est dépassé par deux hommes qui trottinent et qui sont rattrapés par un troisième. Bien évidemment ce témoignage ne prouve rien. Rien ne dit que les deux hommes et le troisième venaient du même endroit. Le troisième, était légèrement décalé parce qu'il venait vraisemblablement d'un autre point où il servait de guetteur.
Même la juge Le Vert a fini par admettre au cours du procès en appel qu'ils n'étaient que deux sur les lieux du crime.
Donc deux hommes.
Plusieurs personnes ont vu le crime. Parmi elles, il y en a deux qui sont particulièrement in-téressantes :
Joseph COLOMBANI. Il est l'organisateur du concert, ami du préfet, responsable UMP, bras droit du Conseil de l'Exécutif corse.
Marie-Ange CONTART. Elle a vu le tueur à deux mètres. Ils se sont regardés dans les yeux, le temps d'un flasch indélébile.
Ces deux témoins ne disent pas : « Je ne reconnais pas Yvan Colonna ». Ils affirment : « Le tueur que j'ai vu, ce n'est pas Yvan Colonna ».

2 – Les témoins qui attestent de la présence d'Yvan Colonna ailleurs :
Le soir de l'assassinat, le 6 février : Jean-Hugues (le père ) et Josette Colonna-Beech (la tante), affirment qu'Yvan Colonna était avec eux jusqu'à 20 heures (le préfet est tué à 21h05). On dira, c'est la famille proche, ils ne risquent rien, leur témoignage ne vaut pas. (A quoi on peut aisément faire observer que les deux disent la même chose, alors qu'ils sont mis dans l'impossibilité de communiquer entre eux et qu'ils ne savent pas encore qu'Yvan est recherché. Par ailleurs, rappelons qu'il faut au moins une heure pour aller de Cargèse à Ajaccio. Il est invraisemblable que l'auteur d'un crime d'Etat se soit mis dans des conditions de temps aussi serrées. Mais ce n'est pas totalement impossible. S'il s'agissait d'un alibi fabriqué, le père et la tante auraient dit 20h30 ou 20h45 plutôt que 20 h.)
Mais il n'y a pas qu'eux : Alex Alessandri, le berger associé d'Yvan affirme que celui-ci était avec lui jusqu'aux environs de 19h le 6 février et qu'il l'a revu dès 5h le lendemain matin pour la traite des chèvres (au moment où Yvan est censé être chez Ferrandi à Ajaccio). Toujours ce matin du 7, Yvan Colonna fait la tournée de livraison du brucciu et plusieurs personnes l'ont donc vu (dont une commerçante d'Ajaccio).
Attentat contre la gendarmerie de Pietrosella (6 septembre 97). On sait que les cargésiens qui ont participé à cet attentat ont quitté Cargèse à 17h.
Or, une jeune femme de Cargèse, Sylvie Cortesi, dit avoir vu Yvan sur la plage après 17h. Leurs enfants se sont amusés ensemble.
Plus significatif encore est le témoignage de Paul Donzella, restaurateur à Cargèse et adversaire politique des Colonna. Antinationaliste, même. Il atteste qu'Yvan est venu le soir du 6 septembre manger une pizza chez lui avec son fils. Pourquoi s'en souvient-il ? Parce que le lendemain, quand il a vu dans les journaux l'attaque de la gendarmerie, il s'est dit en pensant à Yvan, en voilà au moins un qui n'y était pas. Les policiers, les juges d'instruction, la Cour d'assises ont tout fait pour discréditer ce témoignage capital qui démolit tout le scénario de l'accusation.

Les témoignages à charge ne tiennent pas debout parce qu'ils sont contradictoires et qu'ils ont été retirés par leurs auteurs. Seuls les témoignages à décharge sont précis, réitérés et concordants.

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