lundi 22 mars 2010

Quand l'affaire Colonna s'invite aux Régionales...

Les commentateurs ont manifestement rechigné depuis le premier tour à analyser les résultats des élections régionales en Corse. Ils n'ont évoqué que très tard la situation politique de cette région. Ils l'ont fait de façon parcimonieuse et en restant obstinément focalisés sur le combat majorité présidentielle, opposition de gauche. S'agissant de la Corse, c'était s'interdire de voir ce qui crevait pourtant les yeux et constituait le phénomène majeur de cette élection : la percée des listes nationalistes. Entre 2004 et 2010, elles ont progressé de façon spectaculaire. La liste autonomiste conduite par Gilles Simeoni s'impose désormais au premier plan du paysage politique corse puisqu'elle venait en seconde position au soir du premier tour. On doit s'interroger sur ce qui explique la forte poussée du courant autonomiste. Elle devrait alerter très sérieusement les leaders politiques parisiens. Une évolution que l'on pouvait sentir dans l'opinion de façon intuitive est en train de se cristalliser. Il est possible qu'elle continue de croître. Et cela demande que la France, en tout cas ses responsables, s'interroge sur l'avenir des structures de notre pays.
Je voudrais pour ma part suggérer l'impact de l'affaire Colonna dans cette évolution des sensibilités corses. Au cours des débats que j'anime sur l'affaire Colonna à partir du "ROMAN DE Ghjuvanni STEPHAGESE" (l'Harmattan), on me demande souvent quelle est la position des Corses sur la question de la culpabilité d'Yvan Colonna. Je réponds que pour ce que je puis en percevoir, sur l'île, la majorité de la population semble convaincue qu'Yvan Colonna est victime d'un déni de justice.
Aujourd'hui, le vote pour les Régionales donne des indications quantitatives. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner les résultats électoraux du village d'Yvan, Cargèse. La liste conduite par Gilles Simeoni (et qui compte dans ses rangs Christine Colonna, la soeur d'Yvan) réunit les suffrages de plus d'un électeur sur deux au premier tour. On a bien lu : plus de 50% ! Ce qui fait qu'avec les voix obtenues par la liste indépendantiste, les listes nationalistes atteignent presque les deux tiers des voix (65% au second tour). Les listes dites de gouvernement (droite et gauche) atteignent ensemble péniblement un tiers des suffrages. Peut-on imaginer que l'affaire Colonna et ce qu'elle entraîne de compassion pour une famille injustement martyrisée comme de colère contre l'Etat n'ait pas joué son rôle dans ce résultat ? Va-t-on encore longtemps continuer de s'aveugler de façon irresponsable ? Et coupable ?

lundi 1 mars 2010

Pour en finir avec un débat qui n'aurait jamais dû avoir lieu

Je veux remercier ici les nombreuses personnes qui, après la mise au point que j'avais été contraint de faire, ont formulé des commentaires parvenus à mon adresse électronique personnelle. Dans la mesure où elles ont utilisé ce moyen, je considère qu'elles ne souhaitent pas que leur réaction soit publique sans doute pour ne pas alimenter la polémique. Je ne diffuserai donc pas leurs messages sur mon blog contrairement à mon intention de départ. Qu'on sache seulement que la grande majorité m'ont exprimé leur soutien et disent à quel point elles sont désolées des attaques dont j'ai été l'objet. Quelques rares messages plus réservés adressés à Jacques Bernard disent regretter une polémique qui affaiblit le camp des soutiens à Yvan Colonna.
Pour ma part, j'ai dit ce que j'avais à dire et, pour moi, l'incident est clos. En conséquence je ne ferai rien pour relancer un débat qui virerait trop facilement à l'irrationnel et je ne répondrai donc publiquement à personne.
Je continuerai à me consacrer à la défense de la vérité dans l'affaire Colonna par tous les moyens qui sont à notre disposition. J'essaierai de le faire en adulte autonome qui prend ses responsabilités et en homme de bon sens. Je n'irai donc pas charger la barque des proches d'Yvan en les prenant à témoin de quoi que ce soit et en leur demandant de régler des problèmes dont ils n'ont que faire.
1er mars 2010

Ma réponse au sieur Abrams (celui du jeu vidéo)

L'auteur de cette excellente plaisanterie qui propose une jaquette d'un jeu vidéo éventuel sur Yvan Colonna en forme de chasse à l'homme s'est justifié par le message suivant adressé à Jacques Bernard :

Abrams Posté le 27 février 2010 à 17:14:44
Visiblement, les gens qui attaquent n'ont pas compris qu'il ne s'agissait que d'une blague stupide (je le conçois), il n'est nullement question de créer un jeu sur Yvan Colonna, ce n'est qu'une banale image retouchée ayant pour but de s'exprimer ironiquement sur une affaire médiatisée. Si vous preniez le temps de lire vous auriez peut être remarqué que le ton ironique dans la description est à prendre au 50ème degré. 

Ceci étant, je comprends votre colère, apparemment, on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. Pour info, j'ai envoyé un mail aux admins du site pour supprimer au plus vite ce canular douteux. Quant à votre haine, vous seriez assez aimable de la garder au fond de votre poche... J'ai pas dans l'idée d'entamer un quelconque débat stérile avec des gens qui ne savent pas s'exprimer autrement que par la menace et la violence ! 

Amicalement,

Voici la réponse que je lui ai adressée :

Vous avez raison : on peut rire de tout. La preuve, certains le font. Vous ajoutez, reprenant le mot de Desproges, .... mais pas avec n'importe qui. Vous avez encore raison mais une question se pose alors : vous, avec qui riez-vous ? Aimez-vous hurler (de rire) avec les loups ? Ou avec les salauds ?
Yvan Colonna est innocent. Il est en prison depuis sept ans pour un crime qu'il n'a pas commis. Cela permet vraisemblablement de protéger des gens avec qui vous pourriez sans doute rire. Sa vie est brisée ; celle de ses proches aussi. Cette affaire en dit long sur l'état de nos institutions et de nos libertés. Ce sont des questions sur lesquelles je manque d'humour pour ma part.
En revanche, ce que je trouve comique c'est votre faux-fuyant : c'était un canular. Mais monsieur, c'est là l'échappatoire des cours de récréations où on se réfugie derrière le classique « c'était pour rire » parce qu'on y est immature.
Roland LAURETTE